Faire de l'agriculture un levier de croissance fort pour Madagascar
Développer l'agriculture à Madagascar : Vers un pays prospère et nourricier
Introduction
La croissance économique est le pilier du développement d'une nation. Pour Madagascar, réduire de moitié la pauvreté d'ici 10 ans requiert une croissance économique moyenne annuelle de 7%. L'exploitation du potentiel immense du secteur agricole s'avère cruciale pour atteindre cet objectif.
Objectifs : Sécurité alimentaire et acteur sur le marché international
Les objectifs primordiaux du développement agricole à Madagascar sont doubles :
Atteindre l'autosuffisance alimentaire pour garantir la sécurité alimentaire de la population.
Devenir un acteur majeur sur le marché international de produits clés comme le riz et le maïs.
La Banque mondiale atteste que la croissance agricole est deux fois plus efficace que d'autres types de croissance pour réduire la pauvreté. Des réformes ciblées dans ce secteur peuvent stimuler une croissance annuelle du PIB de 5%,générant une croissance économique réelle de 1 à 2% du PIB.
L'agriculture : Un secteur vital pour Madagascar
Le secteur agricole joue un rôle prépondérant dans l'économie malgache :
Contribution au PIB : 28%
Emploi : 78% de la population active
Défis et solutions pour une agriculture performante
Malgré son potentiel, l'agriculture malgache fait face à des défis majeurs :
1. Pratiques agricoles obsolètes :
Solution : Mettre en place un service de vulgarisation de nouvelles techniques agricoles.
Cible : 50% des ménages ruraux qui n'ont actuellement pas accès à un agent de vulgarisation.
2. Difficultés d'accès aux intrants (semences et engrais) :
Solution : Encourager l'utilisation de semences et d'engrais améliorés.
Exemple : Augmenter l'utilisation d'engrais par les agriculteurs malgaches de 5 kg/ha à 250 kg/ha, comme le font leurs homologues indonésiens.
3. Accès limité au crédit :
Solution : Faciliter l'accès au crédit, en particulier aux systèmes de micro-financement pour les agriculteurs.
Couverture actuelle : Seulement 20% des communes rurales ont accès à un marché financier.
4. Infrastructures défaillantes, notamment en matière de maîtrise de l'eau :
Solution : Poursuivre les projets de bassins versants et d'irrigation.
5. Insécurité foncière :
Problème : 86% des terres sont classées propriétés privées, mais seulement 8% des exploitants possèdent un titre foncier formel.
Disparité des exploitations : 30% des ruraux pauvres cultivent moins de 50 ares (dont 30 ares de riz), tandis que les plus riches exploitent plus de 5 ha (dont 2 ha de riz).
Solution : Augmenter les surfaces cultivables et sécuriser l'accès à la terre pour les petits exploitants.
6. Sous-performance des marchés agricoles :
Commercialisation : Seulement 40% des produits agricoles sont commercialisés.
Revenus monétaires : Seuls 25% des ruraux tirent un revenu de la vente de produits agricoles, entravé par l'enclavement des zones rurales.
Solution : Mettre en place un circuit de commercialisation structuré des produits agricoles.
7. Faible capital humain :
Observation : Les chefs de famille instruits ont un revenu 72% plus élevé.
Solutions : Poursuivre l'alphabétisation des adultes et encourager les structures d'entraide comme les associations d'agriculteurs et les coopératives.
Conclusion
En s'attaquant aux défis majeurs et en mettant en œuvre des solutions concrètes, Madagascar peut transformer son secteur agricole en un moteur de croissance économique inclusive et durable. Un tel développement permettra non seulement d'atteindre l'autosuffisance alimentaire mais aussi de positionner le pays comme un acteur majeur sur la scène agricole internationale.