Croissance et création d'emploi
Emploi et croissance à Madagascar : poursuivre les réformes.
Une croissance forte, moteur de la lutte contre le chômage
A Madagascar, la lutte contre le chômage passe nécessairement par une croissance économique soutenue. En effet, la croissance permet d'augmenter la capacité d'investissement des secteurs public et privé, et d'améliorer le pouvoir d'achat de la population. C'est pourquoi les efforts du gouvernement, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, devraient être axés sur la mise en œuvre de réformes visant à stimuler la croissance.
Objectif : 7% de croissance annuelle
Un objectif ambitieux mais réaliste, d'autant plus que les indicateurs récents sont encourageants. En effet, après une croissance de 4,8% en 2019, la plus forte des dix dernières années, l'économie malgache a rebondi à 5,7% en 2021 malgré la crise du COVID-19, se stabilisant ensuite autour de 4% en 2022 face aux chocs externes.
Des secteurs porteurs pourvoyeurs d'emplois
Plusieurs secteurs clés ont le potentiel de stimuler la croissance et la création d'emplois à Madagascar :
Télécommunications: La libéralisation du secteur devrait renforcer la compétitivité du pays dans le domaine du BPO (externalisation des processus métiers) et créer plus de 100 000 emplois directs, selon une étude de la Banque mondiale.
Atout majeur : Madagascar dispose d'une main-d'œuvre qualifiée, maîtrisant l'informatique et la langue française, et d'une connexion internet performante.
Mines: L'application effective du nouveau code minier et l'ouverture aux investissements étrangers directs pourraient faire du secteur minier un levier majeur de l'émergence de Madagascar. L'exportation légale de l'or,par exemple, pourrait générer 300 millions de dollars d'exportation par an.
Un secteur minier au service du développement local
Le nouveau code minier accorde une attention particulière à la protection des exploitants artisanaux, estimés à plus de 500 000. Il crée également un fonds d'investissement minier dédié au financement de projets sociaux et communautaires, contribuant ainsi à l'amélioration des conditions de vie des populations locales.
Si le secteur minier ne crée pas d'importants volumes d'emplois directs, il est un pourvoyeur d'emplois indirects non négligeable, notamment dans le domaine des services. Il constitue également une source importante de recettes fiscales pour l'État, permettant de financer le développement du pays.
Agriculture: Ce secteur, qui représente 70% de l'emploi total à Madagascar, recèle un fort potentiel de croissance. Une augmentation de 5% de la croissance agricole contribuerait à une croissance globale du PIB de 1 à 2%. De plus, l'agro-industrie, qui emploie plus de la moitié de la main-d'œuvre malgache, offre des opportunités de création d'emplois supplémentaires et de diversification des exportations.
Développement d'un tissu industriel national: Des études ont démontré qu'avec des réformes adéquates, la part du secteur industriel dans le PIB national pourrait passer de moins de 16% à plus de 30% en 15 ans.
Attirer les investissements pour stimuler l'industrialisation
Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures sont envisagées :
Améliorer l'environnement des affaires pour attirer les investisseurs privés nationaux et internationaux.
Mettre en place des incitations fiscales ciblées pour encourager les investissements dans les secteurs porteurs.
Développer et pérenniser des instruments de financement tels que le Fonds souverain et Fihariana.
Inciter les banques à soutenir l'industrialisation.
L'industrialisation à grande échelle est un passage incontournable pour le développement de Madagascar et son accès à une véritable émergence économique. Le pays dispose de ressources naturelles abondantes et d'une main-d'œuvre disponible, des atouts majeurs pour faire de ce secteur un moteur de croissance et de création d'emplois.